histoire Béarn

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retour du marché

Une assurance pour le bétail, dès le XIX° siècle.

On relève, avant la Révolution, l'avantage résultant d'une espèce de contrat d'assurance par lequel les communes s'obligeaient de payer à celui des habitants qui perdait quelques bêtes de gros bétail par l'effet d'un cas fortuit ou de maladie, une indemnité proportionnée à la perte. « Outre un avantage matériel évident, cette garantie mutuelle avait encore pour résultat, toujours selon le préfet, de cimenter l'harmonie et la bienveillance réciproque qu'on ne saurait assez favoriser entre des concitoyens, surtout dans une classe d'hommes naturellement portés à l'égoïsme et à l'indifférence pour tous les accidents qui ne frappent pas personnellement chaque individu ». En effet, les propriétaires étant solidaires avaient intérêt à surveiller tous les animaux, non seulement les leurs mais aussi ceux des autres. Un tel système, très ancien dans le Sud-ouest de la France, se reconstitue au début du XIX° siècle. Le 15 mars 1812, par exemple, une trentaine d'éleveurs de Garlin se présentent devant un notaire pour établir et former entre eux une Société pour s'entraider dans les pertes qu'ils peuvent faire de leurs bœufs, vaches, veaux et génisses ». L'article premier des statuts de l'association prévoit que lorsque quelque bœuf, vache, veau ou génisse périra à quelqu'un des comparants, deviendra malade ou s'estropiera au point de ne pouvoir plus servir à la culture des terres, pour quelque cause que ce soit, à moins que la mort n'arrive en faisant des charrois à titre onéreux, la perte soit totale soit partielle, qui sera jugée par les deux experts ci-après désignés, se porter à vingt francs, en sera supportée entre tous les membres de ladite Société par portions égales ». L'association est ouverte à tous les propriétaires indistinctement de la commune ».

 

Vivre au son des cloches, et au rythme des naissances et des décès

La vie quotidienne de nos aïeux était rythmée par l'église et ses cloches. C'est le calendrier religieux qui fixe les jours de fête, de travail, de pénitence, et ce sont les cloches de l'église qui segmentent les journées. Le village se masse autour de son clocher, qu'il domine, et qui lui sert de repère.

La vie paroissiale règle tout : messe le dimanche, vêpres, prières, processions, jeûnes, noces et enterrements. C'est qu'il n'y a ni télé ni jeux vidéo ! On ne lit pas de livres, et les journaux, apparus au XVIIe siècle, ne se développeront guère avant la fin du siècle suivant. D'ailleurs, en-dehors du curé, presque personne ne sait lire.

Aussi, dans les campagnes, même si l'on ne comprend pas toujours à quoi tiennent certains rites, certaines fêtes surchargées de codes et de rituels, on s'y adonne quand même avec plaisir. Ce sont les seules distractions qui permettent de s'évader du dur labeur quotidien.

Au calendrier religieux s'ajoute la litanie des naissances et des décès. L'enfantement occupe presque la vie tout entière des femmes. Il ne se passe pas une semaine sans qu'une chaumière du hameau n'accueille de nouveau-né. Mais la mort, aussi, vient fréquemment visiter les maisons. À tel point que dans certaines régions, plus personne ne songe à se vêtir autrement qu'en habit de deuil.

 

Nos aïeux n’avaient aucune idée de l’heure qu’il était,
et ils ne s’en souciaient guère !

Avant les « smartphones », les enchaînements de rendez-vous et même les trains à prendre ou les programmes télé, nos ancêtres n'avaient guère besoin de connaître la mesure exacte du temps. Les horloges et les montres ne font leur apparition qu'au XVIIe siècle ! Et encore, leur usage ne se répand que très lentement. Aussi, pour le paysan dans sa chaumière comme pour le curé dans son église, il était impossible de connaître l'heure précise. Et alors?... Autrefois, on se réveillait au chant du coq et les journées se passaient au rythme des travaux et des prières. On partait travailler au lever du jour et l'on rentrait souper et dormir au coucher du soleil. Le paysan, dans son champ, suivait la course de l'astre solaire dans le ciel, cela lui suffisait pour savoir où il en était de sa journée. Souvent, il entendait au loin les cloches sonner l'angélus ( à un quart d'heure ou une demi-heure près, personne n'allait vérifier ! ), ce qui lui fournissait un repère supplémentaire.

Dans le monde lent et laborieux de nos ancêtres, on n’entreprenait pas quelque chose pour une heure ou deux. Qu'il s'agisse d'une visite, d'un déplacement dans un bourg voisin ou même d'une noce, on y consacrait la journée entière, quand ce n'en était pas plusieurs.

On ne se donnait pas rendez-vous à une heure précise : parler de midi ou du lever du soleil était bien suffisant et on ne risquait pas d'être en retard. De toute façon, la plupart du temps, on passait sa journée dans les champs, de l'aube au crépuscule.

Durant des siècles, les cloches ponctuèrent chaque instant de la vie de nos aïeux. Elles sonnaient l'angélus trois fois par jour. Elles carillonnaient les jours de fête, de baptême, de mariage ou de décès. Elles annonçaient les grandes nouvelles à la communauté : approche d'une tempête, rassemblement populaire, incendie, déclaration de guerre... Nos ancêtres étaient particulièrement attachés aux cloches de leur village. Souvent, elles étaient baptisées et on leur désignait, comme pour un enfant, un parrain et une marraine choisis parmi les notables locaux, dont les noms étaient gravés dans le métal.
d'après Guy Solen "dans la peau de nos ancêtres"

 

LE TERROIR, ET PUIS C'EST TOUT.

Nos ancêtres sont littéralement attachés à leur terre, occupés par le labeur des champs, assujettis à leur seigneur, ouailles dociles de leur curé. Ils parlent béarnais et ignorent tout de ce qui se passe dans la vallée voisine. Ils n'ont aucune conscience nationale.

Beaucoup ne connaissent pas le nom du roi, et certains même ignorent qu'il y en a un ! Les guerres aux enjeux complexes, comme la guerre de Cent Ans, leur échappent complètement: ils se contentent de subir les attaques, au même titre que les autres fléaux, comme la disette ou les épidémies.

Ils ne se sentent pas français, et ne savent même pas ce qu'est la France, puisqu’ils ne deviendront réellement français que sous Louis XIII. Je rappelle qu’Henri IV était Roi de France et de Navarre, et le Béarn était en Navarre. Le Béarn disposait d’ailleurs de ses propres lois : « les fors ». Les habitants de nos petits villages se contentent d'appartenir à leur terroir et à leur seigneur, et les enjeux locaux suffisent largement à occuper leurs esprits et leurs vies. La plupart d'entre eux ne s'aventurent jamais au-delà des limites de la seigneurie. Tout ce dont ils peuvent avoir besoin, ils le trouvent sur place.

De plus, leur seigneur a tous les droits sur eux, y compris celui de les vendre avec la terre qu'ils cultivent.

Les loyers et redevances étant la plupart du temps trop élevés, certains serfs sont tentés de s'évader, mais cela leur est impossible. D'abord parce qu’ils perdraient la parcelle dont ils ont l'usufruit, sans avoir la possibilité d'en obtenir une autre ailleurs, ensuite, parce que ceux qui fuient s'exposent à de sévères représailles. Si ses hommes parviennent à leur mettre la main au collet, le seigneur a droit de vie et de mort sur eux, et ses châtiments peuvent être terribles : fouet, membre tranché, pendaison... De quoi rester sagement sur son lopin. Donc, quand on s’expatrie, c’est souvent pour ne plus revenir.

 

LA FORÊT CONDAMNÉE À MORT

Au début de notre ère, la France n'était qu'une vaste forêt. Elle était si dense et si dévorante que durant tout le Moyen Age, les hommes se sont battus contre elle afin d'étendre les terres cultivables. Mais abattre les arbres ne suffisait pas : il fallait aussi empêcher la forêt de reprendre le dessus et de dévorer les champs.

Dans les périodes fastes, la population se multipliait et de grandes campagnes de défrichement étaient organisées. Mais quand guerres et fléaux survenaient, une partie des terres cultivées étaient laissées à l'abandon, et la forêt regagnait du terrain. À la fin du Moyen Age, la guerre de Cent Ans, la peste et la famine ravagèrent coup sur coup le pays ; après ce siècle de malheurs, bien que la France eût perdu 40 % de sa population, une campagne massive de défrichement fut nécessaire pour faire face aux besoins suscités par le renouveau démographique.

Mais au fil du temps, ce n'est plus pour étendre les terres cultivables qu'on abat des arbres. Le bois sert tout aussi bien à se chauffer qu'à construire meubles, maisons, charrettes, bateaux.

Les bûcherons abattent à tour de bras afin de satisfaire une demande croissante. Au fil du temps, le défrichement se transforme en déforestation.

Dès le XVIIe siècle, Colbert ordonne la plantation de forêts destinées exclusivement à la construction de navires. Mais les quantités de bois absorbées par les activités humaines sont telles que l'écosystème forestier continue de se dégrader. On va chercher les arbres jusque sur les flancs des montagnes. En vallée d’Aspe, on peut encore voir certains chênes plantés à cette époque pour la marine royale. ( chemin de la mâture ) En 1850, la forêt a quasiment disparu : elle ne couvre plus tout à fait 15 % du territoire français ! Une réglementation sévère ainsi qu’une campagne de reboisement, notamment sous le Second Empire, permettront de la sauver in extrémis, et d’éviter ainsi que le pays ne devienne un désert !

 


Pour en savoir plus sur
les fors de Béarn

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Dernière modification: 16/09/2013