famille Landresse
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Histoire de la famille de Landresse
qui a créé, en 1643, la baronnie dont dépendaient
Boast et Cosledaà
ainsi que Sévignacq, Baziet et Loubée.

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 Jean de Landresse, est le fondateur de la famille de ce nom qui, à partir de la fin du XVIème siècle, va rapidement constituer un vaste domaine seigneurial, qui sera érigé en baronnie en 1643, composé de plusieurs fiefs à Boast, Cosledaà, Loubée, Sévignacq et Baziet auxquels s’ajouteront Escoubès, Lube, Lusson et divers autres biens.
Jean venait du village de Landresse, entre Maslacq et Lacq, dont il n’a gardé que le nom, ses biens à Landresse lui étant substitués en faveur du sieur de Saffores, abbé laïque du lieu.
En septembre 1583, il avait été nommé à l’office d’avocat général au Parlement de Pau puis gratifié Conseiller à la Cour en octobre 1584, succédant aux titulaires décédés de ces deux postes. Il ne tenait son titre de noblesse qu’à la possession de cet office de Conseiller à la Cour, car il ne possédait pas de terre noble jusque là.
Jean de Landresse avait épousé Suzanne de Fortaner, fille de Louis de Fortaner, lequel avait acquis des biens « papistes » en 1570 à Boast et Sévignacq, dont l’abbaye laïque  Labat à Boast qui n’était pas noble mais terre rurale.
Désirant s’élever socialement, Jean de Landresse se met à acheter des terres à Boast, qui est une seigneurie appartenant aux d’Andoins, avant d’occuper sa charge d’avocat général, alors qu’il n’est que « messire Joan » et n’est pas encore qualifié de noble, comme en témoigne un acte notarié d’achat d’une pièce de terre en vignes en novembre 1579.
Cette abbaye laïque passa en 1600 dans l’héritage de son épouse Suzanne de Landresse et de son fils aîné Jean, 2è du nom, qui va en faire son « château ». Il fera établir un contrat de mariage en mai 1612 puis un second (avec une future épouse différente) en octobre 1614. La même année, Jean II de Landresse, succède à son père dans sa charge et  office de Conseiller à la Cour.

Au décès de Jean II, son frère cadet Théophile de Landresse est son héritier direct et devient propriétaire de l’abbaye laïque de Boast.
Cette terre d’abbaye est affranchie et anoblie en sa faveur le 28 avril 1630 par Charlotte de Caumont Lauzun, « sous l’autorité et consentement de son mari Frédéric de Foix, comte de Gurson et de Fleix ». Dans l’acte, Théophile de Landresse est mentionné écuyer. L’anoblissement fut ainsi enregistré le même jour à la Chambre des Comptes de Pau : « Anoblissement de la maison, grange, parcelle jardin et dix arpents de terre y joignant appelée la maison de Labat de Boast, avec commutation duquel nom de Labat en celui de Landresse, en faveur de Théophile de Landresse à la charge d’un fer de lance doré de redevance ».

Théophile de Landresse possède enfin sa première terre noble.
Petit seigneur sans terre et sans fortune au début, il est animé d’une grande ambition d’étendre ses possessions dés qu’il devient Lieutenant du Roi.
De 1636 à 1639, il participe à la guerre contre les espagnols.
Le 27 septembre 1640, ayant un besoin pressant d’argent pour rembourser la dot de sa première épouse, Marthe de Neufbourg, dont il s’était séparé, Gabriel Nompar de Caumont fait une promesse de vente de son fief de Sévignacq à Théophile de Landresse, malgré l’interdiction testamentaire de sa mère et après avoir promis de désintéresser sa soeur. Il a obtenu la permission de vendre de la Cour du Parlement de Navarre.
Cette vente est réalisée devant notaire, le 18 septembre 1641, au château de Lauzun en Agenois  par Gabriel Nompar de Caumont Lauzun « chevalier et conseiller du Roi en ses conseils d’Etat et privé, capitaine de 100 gentilhommes de l’ancienne bande de la maison de sa Majesté, comte de Lauzun, marquis de Puyguilhem, vicomte de Monbahus, sire de Tombeboeuf et baron de Puidauphin, Mouviel, seigneur de Sévignacq – Loubée- Baziet – Boast et Cosledan../..en faveur de noble Théophile de Landresse, seigneur dudit lieu, lieutenant pour le Roi au gouvernement de St Jean Pied de Port et aide des camps et armées, pour la somme de 50.000 £ tournois payable dans la ville de Bordeaux à madame Marthe Leroy veuve de feu messire Roland de Neufbourg, seigneur de Sarcelles et autres places ». 
Cette vente est réalisée avec l’accord de la sœur du vendeur, Charlotte de Caumont Lauzun et de son mari, Frédéric de Foix, comte de Gurson, suite à un concordat passé entre Gabriel et sa sœur Charlotte, créant à sa sœur des droits équivalents sur ses autres fiefs.
Dès le mois de novembre 1641, Théophile de Landresse présente une requête pour son admission aux États du Béarn.
Grâce à ses faits d’armes comme lieutenant des Armées du Roi en la garnison de St Jean Pied-de-Port et à sa participation à la guerre contre les espagnols de 1636 à 1639, sa terre de Boast, comprenant Sévignacq, Loubée, Baziet et Coslédaà sera érigée en baronnie en avril 1643 sous le nom de « baronnie de Landresse » mais son inscription aux États n’eut lieu qu’en 1651.
Il accumulera les dettes, dépensant beaucoup pour acheter des terres et prêtant également de l’argent à ses soumis de Sévignacq. Il achète les terres d’Escoubès, Lube et le moulin de Lusson avant de connaître de gros problèmes d’argent. Ses héritiers auront à supporter les dettes contractées pendant 3 générations !
Marié à Catherine d’Oroignon, Théophile de Landresse meurt en 1657 et son fils aîné Jacques de Landresse lui succède. Jacques connaît rapidement de gros problèmes d’argent, devant payer la part légitime de ses quatre frères cadets en plus des dettes laissées par son père. Saisi par plusieurs créanciers, le Parlement de Pau prononce à son encontre une succession de sentences en 1671.

 

Confiscation de 1671 et le démembrement des seigneuries de Sévignacq-Loubée-Baziet:

En 1671, les terres seigneuriales de Sévignacq et le moulin banal sont confisquées à Jacques de Landresse au profit de Charles d’Auture, seigneur de Lusson par sentence du Parlement de Pau en raison des dettes accumulées par son père et par lui-même. Mais il faudra 5 ans pour qu’une saisie de ces terres ait lieu…
Par ailleurs, les seigneuries de Loubée, Baziet et Escoubès seront saisies au profit de Jacques de Ste Colomme, sieur de Péralte, qui sera seigneur d’Escoubès jusqu’en 1708.
Ces sentences aboutissent au démembrement de la seigneurie à laquelle les fiefs de Loubée, Baziet et le moulin banal étaient rattachés depuis le XIVè siècle.
Jacques de Landresse ne conserve que le fief de Boast qui est un bien hérité par son père Théophile et ne pouvant être saisi car non acquis par lui, selon le droit ancien applicable aux biens avitins (ce mot signifie « venant des ancêtres »). Il dispose heureusement du revenu de sa charge de lieutenant de cavalerie, ayant été nommé à ce grade en avril 1668. Il doit cependant se battre pour conserver son patrimoine car, selon le droit féodal, pour être baron il faut posséder un minimum de trois biens nobles.
[Ses enfants et petits-enfants serviront également dans les armes et  finiront par remonter la pente après 3 générations. Ils rachèteront les seigneuries de Loubée et de Baziet le 24 mai 1719].
En août 1676, cinq ans après la sentence de confiscation, une saisie de la terre et seigneurie de Sévignacq est effectuée au profit de Charles d’Auture, qui en prend possession. Il en rend aveu et dénombrement le 26 avril 1680
En 1690, Jacob d’Auture, fils de Charles, devient seigneur de Lusson et Sévignacq mais doit faire face à des difficultés pour conserver sa terre de Sévignacq en raison des actions engagées de longue date par d’autres créanciers des Landresse.
Ainsi, en janvier 1702, il fait un marché avec la dame Françoise de Lapuyade, créancière d’une somme de 5.000 livres due par les héritiers de Landresse et qui avait engagé, devant le Parlement de Bordeaux, une action ayant abouti à la condamnation de feue marguerite de Gassion, veuve de Charles d’Auture à lui faire cession du décret de la terre, seigneurie et dîme de Sévignacq.
Le 26 janvier 1702 un nouveau créancier des Landresse se manifeste en la personne de noble Pierre Dabbadie, seigneur de Sallies de Jurançon, auquel Jacob d’Auture doit verser 1.200 livres et abandonner la propriété du moulin banal de Sévignacq et tous les droits qui lui sont rattachés.
Le même Pierre Dabbadie de Sallies de Jurançon entame une action contre Jacques de Ste Colomme, lequel, au terme d’une transaction du 3 mai 1705, lui restitue les seigneuries de Loubée et de Baziet.
Pierre d’Abbadie revendra le tout en mai 1719 au baron Pierre de Landresse, capitaine de cavalerie au régiment de Villeroy,  et la famille de Landresse conservera jusqu’à la Révolution de 1789 le moulin banal de Sévignacq ainsi que les fiefs de Loubée et Baziet qui continueront toutefois à dépendre de la paroisse de Sévignacq. Lors de la Révolution, le baron de Landresse conserve les biens immobiliers qu’il possède à Sévignacq tels que le moulin banal et la métairie du Conte.

Source : « Le village de Sévignacq du Moyen-âge à nos jours »- Maurice Vié-2004.

Bibliographie: lire les ouvrages de Maurice Vié :

"les trois villages: Coslédaà, Lube, Boast"
« Le village de Sévignacq du Moyen-âge à nos jours »"
"Simacourbe"


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Dernière modification: 14/03/2013